Sarah Soularue, née aux Etats-Unis, est venue à Paris en 1972 pour travailler avec Maurice et Marie-Madeleine Duruflé.

Elève d'Edouard Souberbielle, Jean Langlais, Françoise Renet et Suzanne Chaisemartin, elle a obtenu en 1978 le premier prix d'orgue à l'unanimité au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.

Assistante de Maurice et Marie-Madeleine Duruflé au grand orgue de Saint-Etienne-du-Mont à Paris à partir de 1975, elle fut nommée titulaire de cet instrument en 1989 et conserva ce poste, conjointement à Marie-Madeleine Duruflé, jusqu'en 1992. Elle est titulaire du grand orgue de l'église Saint-Protais et Saint-Gervais de Gisors depuis 1983.

Elle partage aujourd'hui son activité musicale entre la liturgie, l'enseignement et les concerts tant en Europe qu'aux Etats-Unis.

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Pour la petite histoire....

Par une nuit glaciale de novembre, en dépit des bulletins météorologiques alarmants et des prémices d'une tempête de neige, une jeune fille de 17 ans ferme la porte de la maison familiale, monte dans sa "coccinelle" et tourne la clé de contact. Il est cinq heures du matin. Elle doit parcourir cent soixante kilomètres pour se rendre de sa ville natale à Omaha, capitale industrielle de l'état du Nebraska. Deux grands organistes français lui ont en effet donné rendez-vous dans la chapelle du fameux orphelinat de Boys Town.

A l'occasion d'une tournée transcontinentale, ils donnent le soir même un concert dans ce lieu et ont accepté d'auditionner la jeune inconnue dans la journée.... Maurice et Marie-Madeleine Duruflé sont assis sur le banc à ses côtés. Elle joue les Variations sur un Noël de Dupré par coeur. Sitôt l'écho du dernier accord évanoui, ils se retirent dans un coin de la tribune et s'entretiennent à voix basse pendant un moment qui lui semble une éternité. Ils reviennent à la console : "Nous vous acceptons comme élève à Paris"...

"Ces artistes d'exception ont bouleversé ma vie : ils m'ont appris l'exigence, le goût français, la primauté du musical sur l'organistique, l'infini respect du public, mais c'est aussi grâce à eux que j'ai rencontré mon mari qui était également leur élève et que je suis restée en France.

Ayant eu l'immense privilège de travailler de nombreuses années avec Marie-Madeleine et Maurice Duruflé (qui était l'élève préféré de Louis Vierne), j'ai pu recueillir non seulement de précieuses indications sur les oeuvres de l'organiste de Saint-Étienne-du-Mont mais aussi sur celles de son illustre Maître. Aussi la musique de ces deux compositeurs occupe-t-elle une place particulière dans mon répertoire au double titre d'une inclination personnelle et d'une transmission directe".